Opéra en 1 acte de Christoph Willibald GLUCK
Le Cadi Dupé
Le Cadi Dupé est un opéra que Gluck a composé en 1762 (la même année qu’Orphée) pour le Théâtre Français de Vienne. Le livret de P.R. Lemonier avait déjà été mis en musique par le compositeur français Monsigny, mais Gluck, censé réorchestrer l’œuvre de Monsigny, recomposa pour l’occasion une musique tout à fait nouvelle.
Ce charmant divertissement en un acte (d’une durée approximative de cinquante minutes) est en fait un vaudeville classique, doublé d’une turquerie, genre dont les spectateurs viennois du XVIIIème siècle étaient friands. L’orchestration de l’œuvre n’est pas sans rappeler celle d’une des plus célèbres turqueries du XVIIIème siècle, l’Enlèvement au Sérail de Mozart.
L’histoire se déroule dans la maison du Cadi, juge musulman qui, de par sa fonction, est l’homme le plus puissant de la ville. Homme de loi, il n’en est pas moins volage et a tendance à délaisser son épouse légitime, Fatime pour aller courtiser des jolies jeunes filles. L’une d’entre elle, Zelmire, apprenant que le Cadi avait des vues sur elles, a repoussé ses avances. Du coup le Cadi l’a forcée à prendre pour époux un simple mendiant, sans savoir que le mendiant en question était en fait un riche et beau jeune homme, Nouradin, dont Zelmire était justement amoureuse.
Néanmoins, Zelmire a décidé de se venger du Cadi et va se présenter à lui en prétendant être Ali, fille du teinturier Omar. Le Cadi tombe sous son charme et fait aussitôt mander Omar pour lui ordonner de lui donner la main de sa fille. Stupeur du teinturier qui, après moult menaces et promesses ramène sa véritable fille, laquelle se trouve être d’une laideur effrayante. Le Cadi entre dans une rage folle mais finit par se calmer et, ayant compris la leçon, jure à nouveau fidélité à sa chère épouse, Fatime.
L’ATLAS a représenté le Cadi Dupé pour la première fois à Genève en 2000, lors de la Fête de la Musique. Il s’agissait d’ailleurs du premier opéra représenté en intégralité dans le cadre de cette Fête. Par la suite, plusieurs autres représentations furent données dans le canton de Genève. Les chanteurs, en costumes orientaux, étaient accompagnés par un piano et un quatuor à cordes.